Étude de cas : le « guerilla marketing », une stratégie gagnante

Aarons Giles, responsable du marketing chez Great Escape Leeds & Sheffield, explique comment l’entreprise a créé un jeu d’aventure, une stratégie particulièrement créative, pour se faire connaître à ses débuts.

QUI SOMMES-NOUS ?

Entreprise : The Great Escape Game
Fondée en : janvier 2014
Employés : 30
Secteur d’activité : Divertissement/Loisirs

Temps de lecture : environ 3 minutes

Hannah Duraid et Peter Lacole ont eu l’idée d’un jeu d’évasion après en avoir vu lors d’un voyage en Asie. Ils ont ouvert leur première salle, The Mad Scientist, à Sheffield en janvier 2015. Depuis, ils ont ouvert trois autres salles. Homicide, Alcatraz et Placebo ont été votés en première place dans la catégorie « Activités/loisirs » sur TripAdvisor. Hannah a investi 25 000 £ de son épargne personnelle pour créer l’entreprise, qui a reçu 27 000 visiteurs et rapporté 250 000 £ lors de sa première année d’activité.

J’ai commencé à travailler chez The Great Escape en janvier 2015, un mois après son ouverture. Le concept en soi est très proche de celui de l’émission « Crystal Maze », mais en y ajoutant la dimension d’un scénario réaliste auquel le joueur prend part. Les propriétaires de l’entreprise ont compris qu’il y avait un manque à pallier sur le marché des loisirs au Royaume-Uni, et ont décidé de se lancer.

Se faire connaître

Au début, comme beaucoup d’autres entreprises qui démarrent, nous avons constaté que nous étions mal connus, ce qui était un obstacle important. Nous avons voulu faire quelque chose qui ferait parler de nous partout en ville, et qui montrerait notre esprit créatif en tant qu’entreprise. Mais surtout, cela ne devait pas nous coûter cher. Tout s’est mis en place quand nous avons ouvert la salle « Homicide ». Nous avons pensé à imiter le style de la série « Les Experts » pour faire passer notre message. Nous avons utilisé des pochoirs à craie pour peindre sur les trottoirs des silhouettes de cadavres semblables à celles qu’on trouve sur les lieux d’un crime, ce qui ne nous a coûté que 400 £.

Pour savoir si nos efforts pour nous faire connaître étaient payants, nous comptions le nombre de mentions sur les réseaux sociaux, et nous posions aussi à tous nos visiteurs la fameuse question : « Comment avez-vous entendu parler de nous ? ». Le succès a été très rapide : notre premier pochoir est apparu sur les réseaux sociaux dans les 15 minutes. Quand nous avons fait notre vrai lancement, nos réseaux sociaux ont été inondés de photos prises par des gens amusés par notre créativité, et nos pochoirs sont devenus le troisième facteur le plus important d’attraction de nouveaux clients, après les réseaux sociaux et le bouche-à-oreille. Nous avons fait parler de nous, c’est certain, pour de bonnes et de moins bonnes raisons… Toutes nos excuses au conseil municipal.

On nous abordait dans toutes les soirées networking pour nous parler de nos publicités, et surtout, les affaires battaient leur plein. Nous avions de plus en plus de réservations, d’appels, et de clients.

Importance de la créativité en matière de marketing

Le conseil que je donnerais à d’autres propriétaires d’entreprises qui espèrent faire un « gros coup » marketing, c’est d’être créatifs tout en s’assurant que la campagne soit liée à ce qu’ils font. Par exemple, dans notre cas, nous avons pensé : qu’est-ce qui fera le plus parler de nous ? Un logo ou un cadavre dessiné sur le sol ? Nous avons reçu beaucoup d’appels de conseillers municipaux qui n’étaient pas ravis que nous ayons peint sur le trottoir. Nous leur avons expliqué qu’il s’agissait de peinture à la craie, entièrement biodégradable, mais ils ont recouvert nos silhouettes de peinture noire !

Par conséquent, quand la peinture a fini par s’effacer et que la couleur du trottoir est réapparue, celui-ci était recouvert de cadres noirs. De fait, c’était comme si la mairie avait décidé de nous faire de la pub pour le restant de nos jours. La couverture médiatique n’arrive pas toujours comme on l’a prévu, mais cela nous a été bénéfique